Comment expliquer que « Bri », la plus belle femme au monde, mondialement connue, convoitée par les hommes et enviée par les femmes, s’éprenne d’un simple jeune homme comme F. ? Trente ans après la fin de leur histoire qui fut aussi brève qu’intense, il cherche encore à comprendre. Alors, lorsque paraît l’autobiographie de l’actrice, il se précipite pour la lire. C’est en découvrant l’unique ligne qu’elle lui a consacré qu’il choisit de lui écrire cette lettre dans laquelle il évoque les souvenirs d’un amour fulgurant. En ce mois de mai 67, F. découvre cette femme moderne, ses minishorts et ses maillots deux-pièces. Pendant les dix semaines qu’ils passent ensemble, ils vivent cachés, loin du monde extérieur, « Bri » étant mariée à un autre. A travers cette liaison enivrante, F. entrevoit la douleur d’une femme-enfant tourmentée, qui accumule les relations éphémères pour tromper la solitude. Au bonheur et aux nuits insouciantes se mêle la peur d’être abandonné par l’autre. Elle s’inquiète et lui demande sans cesse s’il l’aime. Lui, cherche à comprendre comment une star de cinéma a pu s’éprendre d’un simple assistant costumier. Si la fin inévitable de leur relation est douloureuse pour le jeune homme, elle marque aussi le début d’une nouvelle vie : une autre femme ni trop belle, ni trop connue et la découverte d’un bonheur simple. Sous la forme d’une longue et unique lettre écrite à la première personne, cette rencontre entre deux êtres un peu perdus est touchante de simplicité. Colombe Schneck se glisse dans la peau d’un homme d’une cinquantaine d’années dont elle nous rapporte les souvenirs de jeunesse racontés avec le recul du temps. L’emmêlement des sentiments humains, la délicatesse et le ton juste rendent cette fiction attachante.
