[Inspirée d’une histoire vraie]
Etats-Unis – 2015
Pour Ruth Jefferson, ce matin-là devait être une journée comme une autre. Pour les Bauer, une nouvelle vie à trois. Mais l’arrivée du jeune Davis Bauer va totalement bouleverser leurs vies…
Ruth Jefferson est sage-femme et infirmière en obstétrique depuis 20 ans dans le même hôpital. Elle n’a jamais rencontré de problèmes avec qui que ce soit, jusqu’à ce matin où elle vient prodiguer des soins au jeune Davis Bauer, elle ne comprend pas l’attitude des parents à son égard. Le lendemain, elle découvre dans le dossier de Davis qu’elle n’a plus le droit de s’occuper de lui. Mais plus tard quand le nourrisson cesse de respirer, avec Ruth à ses côtés, la coupable est toute trouvée.
Vengeance ? Négligence ?
Le seul tort de Ruth est d’être une afro-américaine alors que Turk Bauer arbore fièrement une croix gammée sur son crâne rasé.
La mort de ce nourrisson va soulever un mal ancré et dissimulé derrière des non-dits…
“Je veux juste être comme tout le monde, […] je veux pas être un cas particulier”
Profondeur et justesse pour ce roman social qui pointe du doigt ces mille petits riens qui derrière des non-dits en disent longs pour beaucoup d’entre nous.
Ces attitudes, ces réflexions, ceux dont personne ne veut admettre, que l’on rencontre au quotidien, ceux qui dit, fait, presque inconsciemment vous font comprendre que vous n’êtes pas tout à fait comme tout le monde.
L’angle pris par l’auteure est judicieux pour ne pas dire brillant. Elle prend le parti d’aborder ce racisme “dissimulé”, de la même manière qu’il est utilisé, c’est-à-dire très subtilement, bien que parfois, certains passages peuvent provoquer un certain malaise.
Le roman tourne essentiellement autour de trois personnages : Turk, Ruth et Kennedy.
On y suit les débuts de Turk et de celle qui va devenir son épouse, Brittany et leurs évolutions dans le milieu des suprémacistes. Puis il y a Ruth et son fils Edison, qu’elle tente d’élever “normalement”, loin de tous ces préjugés et sa façon à elle de s’intégrer dans son propre pays. Et enfin Kennedy, l’avocate commis d’office qui voit le cas de Ruth comme du pain béni pour sa première grande affaire de meurtre.
Un certain nombre de termes médicaux en début du roman qui vont laisser place à une histoire criante de vérité, qui nous met face à nos propres jugements. L’histoire met aussi en lumière les réticences du système judiciaire américain face aux discriminations raciales encore aujourd’hui.
Ces mille petits riens dérangent autant qu’ils vous touchent, jusqu’à vous prendre aux tripes, bousculent les idées préconçues et vous donnent une belle leçon de vie.