Oublier Klara
Isabelle Autissier

Stock
La Bleue
mai 2019
320 p.  20 €
 
 
 
 La rédaction l'a lu
coup de coeur

Oublier Klara de Isabelle Autissier
est le coup de coeur de Mots en marge à La Garenne Colombes
dans le q u o i  l i r e ? #69

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Retour au pays

Lorsqu’il avait quitté la Russie en 1994, 23 ans auparavant, Iouri s’était juré que c’était pour toujours et le voilà, le nez collé au hublot regardant sa terre natale se rapprocher de plus en plus.
A 46 ans, Iouri a passé la moitié de sa vie aux Etats Unis, il y a construit sa vie avec son compagnon et sa passion pour les oiseaux dont il a fait son métier.

Dès la sortie de l’aéroport, il se sent agressé par les pubs pour I phones, les magasins regorgeant d’articles de mode aux tons flashy.
« Il avait laissé l’URSS en noir et blanc, la Russie était passée à la couleur ».

Une fois quitté le centre-ville, il retrouve son quartier inchangé, sinistre avec ses barres de béton hautes de dix étages, aux façades plus lépreuses que jamais.

C’est à la demande de son père mourant que Iouri a fait ce voyage.
Le vieil homme sur son lit d’hôpital, lui raconte la nuit où la police stalinienne a arrêté Klara, sa mère, alors qu’il n’était qu’un enfant, le laissant seul avec Anton, qui l’a élevé tant bien que mal sans chercher à comprendre.

Iouri se livre à une enquête minutieuse et avec tout son talent Isabelle Autissier nous plonge dans une histoire familiale qui se mêle à la grande histoire de l’Union Soviétique aux heures les plus sombres.
Elle fait alterner les voix de chacun de ses personnages sans jamais lasser ni perdre le lecteur.

« Oublier Klara » est l’histoire d’une femme mais surtout l’histoire de trois hommes ballottés par des évènements qui les dépassent dans un pays où il est préférable de se taire.

Avec ce nouveau roman, Isabelle Autissier confirme son talent d’écrivaine. Elle décrit magnifiquement les paysages hostiles mais néanmoins sublimes et nous montre tout un peuple meurtri par une époque douloureuse.

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