Plus que séduite par le livre de Pierre Cendors « Minuit en mon silence », j’ai apprécié que Bérengère Cournut s’empare de ce texte et propose un long monologue en réponse à la lettre d’amour envoyée par le lieutenant allemand Werner. Choix de la date, peut-être pas innocent ; Else répond le 25 août 1939, aube de la seconde guerre mondiale.
Else et Werner n’ont jamais été amants, ne se sont jamais déclarés leur flamme et, pourtant, à la lecture des missives, il en ressort un amour magnifié par l’éloignement, le temps, la non-consommation.
Cet amour absolu et éthéré a permis à Else de se relever du deuil de son premier mari, d’aller de l’avant, d’oser. Il n’y a rien de triste ni de funèbre dans ce petit livre. Une énergie de vivre éclate au fil des pages.
Else n’a pas refait sa vie, elle l’a continuée, rencontré l’amour, un amour total moral et physique.
Cet épître, récit d’une femme libre, est un ode à la vie, à l’amour, à la maternité, à l’espoir magnifié par une écriture poétique, sensible.
J’ai aimé et trouvé original que deux auteurs, tous deux édités par Le Tripode, s’écrivent, se répondent par personnages interposés, par-delà l’esprit.
Est-ce un coup de cœur, je ne sais le dire, mais c’est une coulée de miel et de douceur. J’aime l’univers, l’écriture emplie de poésie de Bérengère Cournut. découverts avec « Schasslamitt » et « Née contente à Oraibi » et cela confirme tout le bien que je pense des éditions du Tripode.
Oui, c‘est un coup de coeur, de tendresse