C’est d’une manière abrupte, voire brutale , que Charlotte Pons aborde le délicat problème que pose la fin de vie des parents. Que ce soit la déchéance physique, le coma , et parfois l’état végétatif.
C’est à cela que sont confrontés Manon, la fille aînée qui raconte l’histoire, elle est mariée , a un bébé qui la laisse indifférente, son frère Gabriel , bipolaire, et parfois inquiétant , et la cadette, Adèle, lesbienne, enceinte d’un homme donneur de sperme rencontré sur le Net, et qu’elle ne veut surtout pas connaître ; et puis leur père , médecin, taiseux de nature.
La mère , après un grave accident de voiture, se trouve donc dans un état grave, et dès qu’elle apprend la nouvelle, Manon décrète qu’il ne faut pas qu’elle vive amoindrie ,
Les liens se sont distendus entre les membres de cette famille, et le fait de se retrouver à cette occasion aggrave les tensions , les souvenirs d’enfance resurgissent , pas toujours riants, et Manon tente toujours de persuader chacun de « tuer « la mère, ce terme est employé de très nombreuses fois .
Vient se greffer à la fin un secret de famille, et un épisode plutôt étrange à la fin du roman.
Certes , le problème de l’euthanasie est poignant , provoque une tempête de sentiments ;parfois, même souvent une apparente dureté cache un grand désarroi , mais je n’ai pu éprouver aucune empathie pour Manon, le personnage principal qui éclipse le sujet central : la mère.
L’écriture est fluide, la lecture aisée, mais le sujet douloureux pose des questions traitées ici avec une certaine violence.