Paz
Caryl Ferey

Gallimard
Série noire
octobre 2019
535 p.  22 €
ebook avec DRM 15,99 €
 
 
 
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Jungle speed

Dans les années 90 en Colombie, c’est la culture et le traffic de la coca qui donnait aux révolutionnaires planqués dans la jungle (les FARC) leur puissance financière. Quand le gouvernement a entrepris de les éliminer, la terreur a régné sur le pays en un paroxysme de barbarie, avec meurtres ritualisés, cadavres balancés des avions et autres joyeusetés qu’on appela la « Violencia ».
L’horreur des premières années 2000 était telle qu’après avoir triomphé des guerilleros, le gouvernement a tenté de faire oublier cette « Violencia » en installant un processus de réconciliation, calqué sur la politique de Mandela en Afrique du sud en son temps.
Mais la corruption gangrène la Colombie. La drogue continue d’enrichir, et sur les territoires abandonnés par les FARC s’est installé en outre une activité d’orpaillage clandestin.

C’est la toile de fond de ce thriller saignant qui met en scène les hommes d’une famille bien tordue où Saul, le père, est devenu n°1 de la police colombienne, quand ses deux fils ont eu des parcours contraires : l’aîné, Lautaro, s’est placé à la droite du père en devenant chef des brigades anti FARC et a combattu le cadet, Angel, puisque celui-ci, artiste et révolté, est devenu guerillero, a été capturé, emprisonné puis libéré au moment de la réconciliation, sous une fausse identité pour ne pas compromettre l’ascension politique du papa.

Une série de meurtres rappelant les pires moments de la « Violencia » commence à faire désordre dans le pays. Les deux frères ennemis vont devoir travailler de concert sous la surveillance du père. L’un au grand jour, en ville, l’autre à couvert, dans la jungle.
C’est une mission à hauts risques et c’est du brutal, qu’on se le dise ! A mesure qu’on progresse dans les méandres de l’action (action embrouillée comme peut l’être la jungle disons), les personnages prennent de l’épaisseur et se dévoilent. Des femmes s’en mêlent et meurent autant que les hommes, des secrets de famille se font jour et on finit par s’y retrouver à peu près, mais…

Mais dans mon souvenir C.Ferey m’avait accroché beaucoup plus vite dans « Mapuche » et surtout dans « Zulu ». Là, certes j’ai fini par m’immerger, mais j’ai eu un peu plus de mal, peut-être parce que j’ai trouvé le style un peu laborieux parfois, peut-être aussi à cause de la complexité du contexte. Pas mal donc, et fort instructif, mais touffu comme une forêt primaire. Et ça ne donne pas envie de s’installer en Colombie, même si paraît-il les habitants y sont d’une grande gentillesse. Enfin la plupart…

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