Jean Yves Lacroix est libraire ,spécialisé dans les livres anciens, son échoppe s’appelle « la Palourde » Après des récits , son premier roman paraît en 2013 sous le nom de « Haute Epoque » , et Guy Debord (théoricien révolutionnaire) en est le personnage principal. Ici, le roman se passe en 38, et toujours dans le milieu fermé des livres anciens. Lucien est un jeune homme élevé dans le culte du communisme, son père a officiellement été tué par un anarchiste. Après de belles études, il entre comme apprenti-libraire chez un patron bienveillant qui n’a aucun secret pour lui. Mais vient la guerre, la méfiance s’installe, même entre « amis », les juifs sont pourchassés, et leurs commerces sont des prises intéressantes et lucratives ; d’où une période trouble où le monde de l’Art devient aussi un monde perverti par des escrocs en tous genres. Parallèlement Lucien tombe amoureux d’une jeune physicienne du Collège de France ; voilà l’apparition de le Pechblende(pierre de malheur) qui est un minerai radioactif. A cette époque, on comprend aisément de quels malheurs la scission de l’atome et l’uranium seront responsables. S’installe l’Occupation, Lucien , plutôt veule ne sait où tourner jusqu’à ce qu’il apprenne les véritables circonstances de la mort de son père. C’est un roman bien écrit, exigeant, bien articulé, et pourtant de lecture facile. L’approche de la guerre qui révèle les vieux renards et les jeunes loups est bien observée. Je verrais bien ce roman dans les premières listes des Prix à venir.