C’est le plein soleil sur Paris en ce mois de juillet. Les robes légères sont de sortie dévoilant les jambes des femmes, ce qui n’est pas pour déplaire au personnage de ce roman qui marche dans la rue nonchalamment en les observant malicieusement. D’emblée il se lance dans une tirade sur les gambettes – on ne peut pas s’empêcher ici de penser au film L’homme qui aimait les femmes de Truffaut et à cette célébrissime phrase : « Les jambes de femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens lui donnant son équilibre et son harmonie. » Bref, le ravissement de notre homme est de courte durée lorsqu’il découvre que sa voiture a disparu, emmenée à la fourrière.
La joie de vivre laisse la place à une certaine contrariété… En chemin pour récupérer son bien, il s’effondre d’un coup, probablement victime d’un infarctus. Le voici donc gisant sur l’esplanade du Centre Pompidou sous un soleil de plomb.
Le coeur est en train de lâcher. Les minutes s’égrennent. Le temps est comme suspendu. Un temps qu’il faut bien occuper… par des pensées… sur la vie et la mort bien sûr, sur la société, et puis inévitablement des moments de vie défilent.
Un sujet qui ne manque pas d’intérêt, un début prometteur plein d’emphase, d’érudition, de réflexions bien senties, le tout parsemé de références littéraires, picturales, philosophiques etc… le ton est volontiers caustique, les traits d’humour fréquents, mais plus la lecture avance plus les digressions sont nombreuses, plus les propos sont confus, et tout cela me lasse. Ce « je » qui prend tout l’espace (malgré son immobilisme) m’agace. Les quelques personnages qui passent par-ci par-là sont de simples esquisses. L’auteur survole plus qu’il n’explore, dommage car le sujet aurait mérité mieux.
Certes l’écriture est alerte et assez brillante il faut le reconnaître, mais le cynisme vire à la condescendance. Je me suis vite noyée dans ce flot de paroles, si bien que je suis incapable de vous « raconter » cette histoire. Histoire que j’ai tout de même lue jusqu’au bout pour qu’enfin prenne fin ce personnage.
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