« Parlez-moi d’amour
Redites-moi des choses tendres »
Dans cette famille, ils n’ont pas dû se dire beaucoup de choses tendres. Oui, quelle famille ! Chacun dans son coin.
Le père travaille dans une société de téléphonie et est pressuré par ses supérieurs, vous savez ces nouvelles méthodes de management. Cet être veule, jouisseur triste aux diverses maîtresses est doté d’une couardise sans limite. Il s’est permis d’envoyer, par mail, une « jolie » lettre de rupture à sa femme en voyage scolaire en Allemagne. Une lettre emplie de fiel, de regrets. Oh, les tergiversations du bonhomme ! qui apprenant que sa femme aurait perdu son portable, se dépêche de fouiller son ordinateur pour effacer ce courrier de rupture de sa boîte mail ! Eugène n’a vraiment pas une haute opinion de son épouse, comme si elle n’allait pas s’en apercevoir….
Barbara, l’épouse est professeur dans un établissement privé, actuellement en voyage scolaire en Allemagne. Elle se laisse courtiser par un collègue énamouré de la belle distante, pourtant elle préfère casser sa libido en courant plutôt que faire l’amour avec son mari. . Cela ne l’empêche pas de tomber sous le charme d’un lycéen jusqu’à lui faire une petite gâterie
Ce charmant couple a deux enfants à l’avenant. Le fils se drogue, fait l’école buissonnière, dresse des plans pourris. La sœur, très travailleuse pour pouvoir foutre le camp le plus rapidement possible de la maison et partir étudier à Paris se donne des sensations violentes en volant dans un magasin de produits de beauté.
Il n’y a aucune communication entre eux, presque de la haine. C’en est stupéfiant.
Bien sûr, la mère n’a pas perdu son portable et connait les termes exacts de la missive de rupture. A son retour, l’ambiance se dégrade (doux euphémisme).
L’écriture, quelque fois belle, crue, hachée, dissonante colle parfaitement à cette famille.
Ce qui m’attriste le plus c’est que c’est possible dans la « vraie » vie. Quelle tristesse, quel cynisme dans les relations familiales. Bref, un livre qui ne laisse pas indifférent, même s’il m’a pris des envies de prendre les personnages et de leur coller des baffes. Qu’est-ce que cette famille a pu me porter sur les nerfs. Une vraie tribu d’orchidoclastes.
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