Le narrateur se fait tatouer par Dimitri, un ami tatoueur pour lequel il lui arrive de dessiner des motifs, la phrase latine sur les heures qui passent ‘Vulnerant omnes, ultima necat’ (Toutes blessent, la dernière tue). Dès lors, son existence se met à changer…
Par la voix de son narrateur, l’auteur nous entraîne dans l’univers des tatouages. Dans cette fiction teintée de noir, le tatoueur s’immisce dans la vie de ses clients comme l’encre se répand sous leur peau. A moins que ce ne soit la perception du client qui change dès que sa peau est tatouée ?
Stéphanie Hochet intellectualise le tatouage, cette pratique qui remonte à la préhistoire. Car avec elle se pose la question de la trace indélébile que l’on fait sur son corps à défaut de pouvoir s’assurer d’en laisser une dans le monde. Et si l’éternité était à portée d’aiguille ? Le tatouage en fait la promesse…
Le temps, symbolisé par la locution latine que l’on retrouve sur les cadrans solaires et les horloges en façade des édifices publics, est au cœur de ce court roman dont la lecture n’en requiert que peu.
L’écriture de Stéphanie Hochet est forte et fiévreuse, changeante comme l’encre avec la lumière, et ce petit livre, qui ne se lâche pas, éloigne diaboliquement – et pour longtemps – des échoppes de tatouages.
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