On parle souvent des pervers narcissiques, ces hommes charismatiques et manipulateurs qui dénigrent et rabaissent leur proie (la plupart du temps leur femme ou leur compagne au point qu’elle n’a plus la moindre estime de soi), qui l’isolent et la harcèlent pour mieux la terrasser. De plus en plus fréquent, le phénomène sur lequel on a largement débattu et publié est désormais identifié.
En revanche, ce dont on parle moins, c’est de sa version féminine : la perverse narcissique. Car, si cette névrose est moins répandue chez les femmes que chez les hommes, elle n’y est pas absente pour autant. Loin s’en faut !
Dans son nouveau roman, Cecilia Dutter décrit et décrypte cette violence affective qui sait si bien se cacher derrière le masque de l’amour. Avec brio, cruauté, et manifestement une certaine jubilation. L’homme n’est pas ici le séducteur, mais la victime. Victime consentante, certes, puisque c’est avec délices qu’il se laisse sombrer dans l’adultère, y trouvant, outre le piquant de l’interdit et de la nouveauté, un incomparable sentiment de liberté.
Fraîchement expatrié, en poste depuis peu dans un grand groupe américain, sa femme et ses enfants doivent le rejoindre lorsque Julien se laisse emprisonner dans les filets de l’énigmatique Maud. Et les portes du Paradis se referment sur l’Enfer.