Je ne suis pas certaine que partir à Venise au beau milieu de l’hiver, seule quand on vient d’être quittée méchamment par l’homme avec qui on pensait finir sa vie, soit la solution idéale pour se sortir de la dépression…
C’est pourtant ce que fait cette femme, qui à quarante ans largue toutes les amarres, vide son compte en banque, quitte son appartement et s’enfuit. C’est la seule alternative qu’elle a trouvée pour ne pas sombrer totalement. Bien sûr, dans la ville magique, elle va rencontrer quelques personnes, et notamment les autres locataires de la pension où elle s’est réfugiée, qui sont plutôt hauts en couleur et originaux : l’aristocrate russe en fauteuil (Venise quand on a un fauteuil roulant, la galère !), la jeune danseuse, son amant… mais c’est surtout le libraire passionné qui la remettra sur les rails, et lui redonnera l’envie de vivre et d’aimer à nouveau.
Je n’ai pas accroché avec ce roman, que j’ai trouvé triste, mais triste… Venise est une ville sublime, où j’ai eu la chance d’aller une fois, mais j’ai du mal à m’imaginer y revenir pour soigner un amour… C’est retourner le couteau dans la plaie, puisque cette ville mythique est la ville des amoureux par excellence ! Et l’hiver, saison déjà pas très gaie un peu partout, doit être là -bas particulièrement cafardeux : humidité, brouillard, froid…
Je n’ai pas non plus aimé le style de Claudie Gallay, cette fois-ci. Les phrases sont trop courtes, abruptes, ça n’est pas fluide, mais long, et un peu monotone… Je n’ai pas été touchée par la détresse de cette femme et malheureusement pas su débusquer la sensualité dans son cheminement à travers la ville et ses rencontres… La seule poésie à mon sens tient à la ville seule, toujours merveilleuse malgré les brumes hivernales.
Rendez-vous raté pour moi…