« Souviens-toi des monstres » est un allié, un sauveur du Verbe. Ce genre de roman nommé culte, garant de l’apothéose littéraire. Hors norme, atypique, il fusionne entre l’ombre et la lumière. Puissamment écrit, dans cette croisée infinie hors du temps et de l’espace. Ce roman relève d’un génie. D’un auteur qui sait et perçoit l’heure la plus belle pour affûter ses mots, l’heure grave où le verbe prend racine. L’histoire est riche de sens, de réflexions, d’entrelacs philosophiques et ésotériques.
Le rideau se lève sur du Fantastique, de l’Historique. Les couleurs encensent la profondeur du puits. L’Italie est le kaléidoscope de ce monde particulier où se côtoie l’Imaginaire, le noble de cette poésie couronnée d’un autre temps. Car tout est beau et grave dans cette délivrance. Les monstres ne sont que l’écorce et le visible des apparences. Gabriel et Raphaël sont les protagonistes principaux. Siamois, ils sont l’emblème du divin. Cette traversée de la lumière et les voix majestueuses de ce chef-d’œuvre. » Le prêtre accepta de nous baptiser. L’un suggéra Caïn et Abel, ou Castor et Pollux, ou Aleph et Beleph. Sofia s’interposa.. Qu’au moins leurs noms soient simples. Elle opta pour Raphaël et Gabriel. Une façon de signifier que nous n’étions pas tout à fait des hommes ni totalement des monstres. » 516 pages alloués à la rime enivrante et réfléchie. « Mes frères magnifiques. Le jour de votre départ, j’ai planté un grenadier… » Leurs chants, langages emblématiques est ce pas de côté qui élève et change les apparences trompeuses en miracles salvateurs. Ici, dans ce roman l’intériorité est d’orfèvre. Le monde, un char picaresque dont les traces dans l’encre de « Souviens-toi des monstres » sont une consécration à l’argile créatrice. « Nos paroles devinrent lithanie, énumération, succession de noms et par ce troisième qui était en nous, ce chant fut un baptême , une délivrance, l’offrande secrète d’un temps supplémentaire minuscule et essentiel ». La page 96 est la picturale traversée littéraire, une ovation au summum. « Raphaël évoqua la joie calme du monde physique, l’harmonie des gestes, la proportion des formes »Ce roman salvateur , enrichissant est une prouesse. « N’importe quel alchimiste sait que le sel, le souffre et le mercure dont on parle, ce sont des symboles, des métaphores.» Publié par Les Editions Aux forges de Vulcain, « Souviens-toi des Monstres »de Jean-Luc A. D’Asciano plus qu’un symbole est une page criante de vie et d’intelligence.