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Sujet inconnu
La narratrice s’adresse à nous à la première personne, elle nous conte une histoire, la sienne, celle de son roman ? Elle n’est pas nommée. A l’âge de huit ans, celle qui vit dans le grand Est sait que son destin sera ailleurs, elle étouffe. Pour trouver sa liberté , il faut qu’elle parte, ce qu’elle fera le jour de ses dix-huit ans. Elle est solitaire, son seul ami c’est Sam, une peluche qui veille sur elle et qu’elle défend plus fort que tout. Depuis qu’elle est née la relation avec sa mère est fusionnelle. il y a d’un côté un trop plein d’amour et de l’autre un manque au niveau de son père et de l’image donnée par ses parents. Elle a des problèmes psychologiques et est fragile. Elle part à 18 ans pour découvrir qui elle est, pour respirer, pour exister car elle le sait elle deviendra quelqu’un d’extraordinaire, c’est ce que pense sa mère aussi mais pour cela il faut partir. A Paris, elle se cherche, à la fac, elle teste différentes filières, elle est seule ayant pour seul ami son voisin Julien, trois fois son âge, un écorché de la vie qui écoute chaque nuit un titre de Barbara. Ce sont deux solitudes qui se croisent la nuit. Puis un jour, la rencontre, le coup de foudre, début d’un amour, d’un grand amour ? Rencontre de celui qui bouleversera son existence. Il devient son Amour, sa Drogue… la relation n’est pas saine, il est possessif mais elle a besoin de lui pour vivre une passion qui sera destructrice. Autre élément important, le cancer de sa mère qui révélera beaucoup de choses mais je me tairai ici à vous de le découvrir. J’avoue qu’il m’a fallu un certain temps pour entrer dans le récit mais d’un coup c’est devenu captivant, terrassant. L’écriture est importante pour la narratrice, elle est essentielle et salvatrice. Celle de Loulou Robert est vive, écorchée, dépouillée, rythmée nous faisant sentir l’angoisse grandissante, l’urgence. Une histoire d’amour qui tourne mal, d’un style brut et contemporain qui a jailli comme un souffle. Vaut le détour et la découverte. Ma note 7/10 Les jolies phrases Naître sans amour, c’est naître sans peau. Je me suis demandé si mon physique était un atout ou au contraire une faiblesse. J’en ai conclu qu’il était les deux à la fois et que je devais faire avec. Je devais choisir, construire mon avenir, mais l’avenir était un concept lointain. Je savais ce que j’aimais. Ce que je n’aimais pas. ce que je ne voulais pas. Restait le problème de l’envie. J’ai pensé que souffrir rendait la vie magnifique. Je m ‘ennuyais mais j’aimais m’ennuyer. Avec l’ennui, on a le temps. Il n’est jamais pressé. C’est rassurant. J’ai trop de colère. Elle sort trop vite. La colère n’est pas intelligente. Moi,si. Le jour où j’arriverai à la contrôler, je serai imbattable. Tu ne seras jamais heureux mon amour. Le bonheur n’existe pas avec toi. Peu m’importe. Le bonheur ne m’intéresse pas. Le bonheur est calme. Je ne veux pas être calme. Je veux souffrir. Ressentir. J’aime jouer ma vie à chaque instant. Le drame est magique. Tu ne me rendras pas heureuse, mon amour. Tu vas faire de moi un être extraordinaire. On fonctionne par deux. La partie de toi en moi. Puis l’autre. Celle qui est lucide. Celle qui met un code de sécurité à son ordinateur. Celle qui résiste. Celle-là ne met pas longtemps à rappliquer. La dualité rend fou. Je ne serai jamais tranquille. Le temps passe toujours plus vite quand on connaît la fin. Je ne saurai peut-être jamais qui je suis.Car c’est ça la vie. Chercher la vérité. La différence entre un livre et la vie ? A la fin du livre, la vie continue. Et ma vie ? Est-ce qu’elle va continuer ? Retrouvez Nathalie sur son blog |
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