Les internautes l'ont lu
coup de coeur
nuit blanche
Bouleversant mais lumineux !
L’action se déroule à l’automne 2016 lors du démantèlement de la jungle de Calais. On propose aux plus de six mille occupants de prendre des bus pour être répartis dans différents centres. La jungle est détruite et ressemble à un grand terrain de boue, il fait froid, il n’y a plus rien si ce n’est que six enfants déterminés à regagner l’Angleterre. Six prénoms, ceux de Hawa, Milad, Ali, Ibrahim, Elira et Sawad. Six ados dont nous allons suivre l’histoire, qui ont traversé le monde dans l’espoir d’une vie meilleure. Ils ont tout connu : la crasse, la violence, le rejet, l’indifférence, ils sont devenus des ombres…. Ils ont appris à voler, à se prostituer, ils vivent dans des conditions insoutenables, inhumaines dans l’espoir d’un monde meilleur. Le sujet est difficile, la lecture très dure par moment c’est vrai mais ce n’est rien par rapport à ce que des milliers de gens, d’enfants en particulier vivent au quotidien. Alors « Bordel de merde » , les amis, il est temps d’ouvrir les yeux, d’ouvrir nos coeurs et de changer nos comportements car les monstres, c’est nous, c’est l’humain qui refusant de voir et de comprendre devient de plus en plus INHUMAIN. Ils ont tout perdu au péril de leur vie parce qu’ils ne sont pas nés du bon côté de la planète, et c’est plus dur à lire encore car on parle d’enfants. Calais, le démantèlement de la jungle, du plus gros bidonville européen, ou ne peuvent que survivre les animaux…. Conditions de vie insupportables, innommables ; crasse, vermine, manque d’hygiène, de nourriture, de sécurité, le manque de tout qui pousse à des comportements illégaux tout simplement parce que nous ne voulons pas voir la réalité en face et voir qu’il ne s’agit pas de chiffres, de statistiques mais d’êtres humains. Delphine Coulin m’a touchée, émue par le destin de ces enfants. C’est bien documenté, réaliste, emphatique et malgré la dureté de la réalité , le récit est lumineux. Un récit à lire et à partager dans l’espoir de changer nos mentalités. Un coup de coeur. Les jolies phrases Elle n’avait plus rien, mais elle croyait au groupe. Hawa était là depuis neuf mois, Elira, depuis presque un an. Les quatre garçons, tous afghans, étaient eux aussi arrivés dans la jungle au début de l’année. Ils vivaient au milieu des six mille hommes et femmes venus d’Albanie, d’Ethiopie, d’Erythrée, d’Afghanistan, d’ Egypte, d’Iran, du Koweït, de Syrie, du Vietnam, dans ce qui était devenu une ville. Aller d’un bout à l’autre du camp revenait à faire le tour du monde. Un voyage au bout de la crasse, dans le plus grand bidonville d’Europe. L’enjeu était énorme : elle n’était pas arrivée jusqu’ici en risquant sa vie pour tout perdre du jour au lendemain à cause d’une mauvaise décision. A force de les considérer comme des bêtes, ceux qui les détestaient les forçaient à devenir des bêtes – pour pouvoir les détester encore plus. Jawad a insisté, c’était leur jungle. Seuls les animaux vivent dans la jungle, a dit Milad. Parfois ils avaient encore leurs parents, qui les avaient poussés à partir malgré le danger, parce que le risque à rester leur semblait plus grand et que tout ce qu’ils voulaient, c’était que leur enfant vive, quitte à en être séparés. Jawad s’est dit que s’il était né de ce côté du monde, il aurait eu droit à cette vie. Les enfants, avant de naître, auraient dû pouvoir choisir l’endroit et la famille où ils souhaitaient vivre. La poursuite d’une vie meilleur avait un prix, celui de la déception. Chacun essayait de survivre avec ses propres moyens jusqu’à ce que son cerveau lui-même le protège en le faisant verser dans la folie pour lui éviter trop de douleur. Tant que la peur irradierait le monde, les hommes ne seraient plus des hommes. Leur enfance était leur territoire commun, le seul pays qui leur appartenait. Retrouvee Nathalie sur son blog
coup de coeur
Ces enfants rêvaient d’un ailleurs meilleur
« Une jungle du pauvre. Ici, il n’y avait par un arbre, pas une feuille, pas de chaleur. Rien n’avait de couleur. C’était gris. Ça puait la fumée et les ordures. Et aujourd’hui, c’était silencieux. Cette jungle qui avait été un chaos où des milliers de personnes vivaient, mangeaient, parlaient, se battaient, était devenue un désert, où ils étaient seuls, tous les six. » Ils sont six, si jeunes gens, encore des enfants à assister au démantèlement, à la déforestation de la jungle de Calais, de l’intérieur. |
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