Les internautes l'ont lu
coup de coeur
nuit blanche
o n l a r e l u
Une immense sensation de bonheur
Une des dernières et merveilleuses lectures de 2018, une des premières et merveilleuses chroniques de 2019. Ce livre est un immense bijou de sensations d’une pureté époustouflante. Je n’ai que des mots positifs qui me viennent à l’esprit, tous plus dithyrambiques les uns que les autres et qui semblent pourtant en-dessous de la réalité et qui pourraient sonner comme de la flatterie gratuite. Il n’en est rien, au moins pour la dernière partie de la phrase précédente. L’histoire est merveilleusement bien pensée, intelligente et tout ce qu’on voudra mais elle n’a aucune importance, en profondeur. Laurine Roux pourrait écrire sur n’importe quoi, tant qu’elle écrit comme ça, on s’en contrefiche allègrement. Il est question dans ce petit roman, à peine 120 pages, de transmission, de tradition, de partage, d’humanité, d’humanisme, d’oralité, de matriarcat pour ce qui est du pouvoir et du patriarcat pour ce qui est de la force. La narratrice de Laurine Roux est de la trempe de celles à qui l’on raconte, à qui l’on parle, pas de celles que l’on écoute, elle est de celles à qui l’on se confie, à qui l’on confie tous les secrets, toutes les légendes d’une terre aussi hostile et rugueuse que nourricière. A l’inverse, Laurine Roux est de celles qu’on écoute avec respect et passion transmettre tout cela à travers ses mots. Elle décrit la naturelle force de la nature, sa beauté féroce, brute. Son écriture tient autant du conte que de la poésie qui trouvent ici une sorte de compromis cristallin et évident. Elle repose sur l’expression limpide des sensations, des impressions, des ambiances, de l’environnement où ses personnages ne font que se mouvoir plus ou moins avec aisance ou difficulté, plus ou moins avec force ou faiblesse, plus ou moins avec amour ou solitairement. Les lignes de vie des protagonistes sont inscrites dans les chemins sinueux des montagnes, ceux qui, par leurs traces, portent tout la force des contes et des légendes. Il n’y a pas de dialogues dans ce livre, mais la parole est néanmoins omniprésente, y compris, surtout en fait, quand elle passe par les non-dits, par les phrases avortées. « Une immense sensation de calme » procure une immense sensation de bonheur à la lecture…
coup de coeur
superbe conte
« A présent, il faut que je raconte comment Igor est entré dans ma vie. C’était la fin de la saison froide, j’avais passé l’hiver dans la maison des frères Illiakov. » Une phrase qui amène une suite réelle, réaliste, idéalisée ou rêvée. « Chaque soir, la même histoire se répétait : le Soleil allumait ici ou là quelques brandons de colère, furieux de devoir quitter le monde, mais déjà la nuit mollissait l’incendie de ses vapeurs mauves, lénifiait sa violence pour laisser place au coassement gris du crapaud. » C’est nettement plus beau que d’écrire le soir tombe, la nuit arrive ! |
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