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Voyage en très belle compagnie
Suite à la liquidation de La Chronique de Paris et pressé par ses créanciers, Honoré de Balzac ne doit son salut qu’à ses amis Guidoboni-Visconti qui l’envoie régler une affaire de succession à Turin. L’accompagne Marcel, son « page ». « Marcel se lave les cheveux au relais de poste pendant qu’on dételle les cheveux. Elle les porte courts pour l’occasion… » Ainsi débute ce roman. Tiens une faute (je n’avais pas lu la 4ème de couverture). Non, aucune erreur puisque Marcel est en fait Caroline Marbouty, une femme mariée mère de deux enfants qui lui avait envoyé des textes, signés Marcel, lorsqu’il était directeur de la Chronique de Paris. Elle sera même confondue avec George Sand. Balzac ne démentira pas. Donc Marcel-Caroline accompagne Honoré dans ce voyage. pour ne pas effrayer ses grande amies Mesdames Hanska, de Berny et Guidoboni-Visconti. Me voici embarquée avec Balzac et Marcel en diligence direction Turin. Marcel, le page, ne fait pas illusion longtemps parmi les personnes rencontrées. Ainsi à la Grande Chartreuse, la réflexion du frère portier : – Ce jeune homme est mon page, dit Balzac d’un ton mal assuré,… -Et moi je suis la Sainte Mère ». Un voyage et un séjour turinois que j’ai adoré. Un peu fatiguée par tout le trajet en diligence. Ravie d’avoir admiré le jardin de l’avocat Luigi Colla à Rivoli. J’ai découvert avec Marcel le faste des demeures seigneuriales et princières. J’ai souri aux parties de chat et souris entre Balzac et Caroline. Madame Hanska est toujours présente dans ce voyage ; Sa tendre Eva, sa Princesse. Les pensées de Balzac vont aussi auprès de Madame de Berny qui vit ses derniers moments. Nonobstant ceci, la dernière nuit italienne, chez Madame de Benevello, le page et le maître doivent dormir dans le même lit. Le lendemain, il se comporte, pour moi, en goujat en ayant cette sortie « Donc, nous sommes bien d’accord, dit-il, il ne s’est rien passé cette nuit. » Je sais, c’est un R.O.M.A.N., mais… En fin de livre Max Genève nous éclaire un peu plus sur Caroline Marbouty. C’est qu’il est dur, à l’époque, d’être écrivain et femme. « Vous savez comme moi qu’une femme qui met son talent à défendre les femmes, ce qu’elle fait avec force dans Une fausse position, rencontre bien des inimités masculines. » La postface montre l’érudition non ennuyeuse de l’auteur. Max Genève, je suis très heureuse d’avoir accepté votre invitation au voyage. Accomplir ce voyage en compagnie de Monsieur Honoré de Balzac fut un régal, une parenthèse enchantée. Rertrouvez Zazy sur son blog escapade au soleil…
Saviez-vous qu’au mois de juillet 1836, Balzac quittait Paris en calèche pour se rendre à Turin avec une jeune femme déguisée en page ? Cet épisode pour le moins romanesque est le sujet du dernier livre de Max Genève : Le Voyage de M. de Balzac à Turin. Non, cette jeune femme n’est pas George Sand, elle s’appelle Marcel, de son vrai nom Caroline Marbouty, elle est mariée, a deux enfants et elle écrit à une époque où les publications des femmes sont rares. En décembre 1835, Balzac directeur de La Chronique de Paris avait commandé une nouvelle qu’elle avait signée Marcel. Il lui en demandera d’autres et en lui proposant cette petite escapade, il espère obtenir davantage encore de cette jolie jeune femme. Seulement, Balzac est prudent, il ne veut pas que le grand amour de sa vie Mme Hanska, ainsi que ses autres maîtresses parisiennes Mme de Berny et Mme Guidoboni-Visconti apprennent qu’il voyage avec une jolie jeune femme, d’où ce déguisement qui, en réalité, ne trompe personne. Ce voyage tombe à pic ! Balzac croule sous les dettes : son journal fait faillite ; sans cet appui, ses vues politiques n’ont aucune chance de se concrétiser, le Lys dans la vallée se vend mal, et l’écriture de ses romans l’a épuisé. Par chance, ses amis, les Guidoboni-Visconti lui demandent de les représenter à Turin pour une affaire de succession un peu compliquée : le romancier a quelques notions de droit, cela fera l’affaire ! Et nous voilà partis sur les routes avec Balzac et son petit page : Chambéry, la Grande Chartreuse, le Mont-Cenis, Turin. Les visites de la ville le long du Pô, dans les petites ruelles bien fraîches où flotte l’odeur des figuiers et des lauriers sont délicieuses. On pénètre dans les jardins de l’avocat Luigi Colla à Rivoli, on grimpe jusqu’à l’église Santa Maria del Monte dei Cappucini et l’on chevauche jusqu’à Superga pour découvrir les tombeaux des princes de Savoie. Les soirées, dans les belles villas aristocratiques, où Balzac est reçu en invité de marque, ont tout autant de charme… C’est sans conteste un périple très documenté, agréable pour le lecteur qui découvre la ville aux côtés d’un Balzac devenu compagnon de voyage. Parenthèse peu connue de la vie de l’écrivain qui n’est pas représenté comme on a l’habitude de le voir : penché sur sa table de travail, même si cela finit par lui manquer. Quel homme! J’avoue que j’aurais tout de même aimé en savoir plus sur cette femme, « Marcel », qui demeure trop souvent au second plan : qui était-elle vraiment ? Comment a-t-elle vécu cette aventure dans sa vie ? L’épilogue se recentre sur elle mais le mystère demeure… finalement, elle reste dans l’ombre du génie… Retrouvez Lucia-Lilas sur son blog |
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