Illustration de Brigitte Lannaud Levy
Amoureux de la littérature qui sort des sentiers battus, poussez la porte de l’Oiseau siffleur car c’est la promesse de bien jolies découvertes. Sophie André, qui a ouvert cet espace très singulier en juin 2014, est soutenue par son mari l’écrivain, Pierre Fusaro, qui lui fait profiter de son expérience d’ancien libraire. L’Oiseau siffleur a un schéma original parce qu’on y propose avant tout de l’occasion. Mais pas seulement. Pour la partie livres neufs, ils ne travaillent qu’avec un choix d’éditeurs peu présents dans les fonds de librairies, à l’exception de leurs nouveautés. Ainsi leur proposition est différente et on trouve des livres qu’on ne voit pas ailleurs, ou peu. Enfin, ils consacrent un tiers de leur espace à la papeterie de création, d’où l’appellation « des livres et du papier ». Du coup, ils sont toujours « hors rentrée » et leur table des coups de coeur est singulière: l’une de leurs meilleures ventes est « Comment je suis devenu stupide » de Martin Page au Dilettante qui date pourtant de 2001.
Votre livre coup de cœur du moment à qui vous donnez votre coup de pouce
« Des mille et une façons de quitter la Moldavie » de Vladimir Lortchenkov (Mirobole), un ovni qui rappelle Borat mais en Moldavie. C’est une tragi-comédie autour d’un village qui tente par tous les moyens de s’exiler en Italie parce qu’on y gagnerait 600 euros par mois.
Le livre que vous conseillez inlassablement depuis toujours.
Depuis toujours, c’est-à-dire depuis fin juin, le livre qu’on met en avant est « L’Usage du monde » de Nicolas Bouvier. Incontestablement le livre qui a changé la vie de beaucoup de lecteurs et leur rapport au voyage, à l’inquiétude et aux ailleurs vierges encore de toutes ces guerres qui ont traversé ces régions depuis. Une ode à l’amitié et le livre d’un écrivain qui se construit, au-delà de l’émerveillement, avec ses doutes, qui lutte contre la faim, l’épuisement.
Le roman de cet automne qui vous plaît particulièrement :
« La Chaîne » de Emilio Lussu (La Fosse aux ours). En 1929, l’écrivain sarde, un opposant au régime fasciste, ami de Gramsci et de Rigoni Stern, va réussir à s’évader de l’île de Lipari où Mussolini exilait tous les intellectuels, les politiques qui le dérangeaient. Une traduction importante en France.
Une brève de librairie
En voyant un coin consacré à Marguerite Duras sur la table des livres d’occasion, un client nous répète le fameux mot de Yourcenar au sujet du titre de Duras, « Hiroshima mon amour », « Pourquoi pas Auschwitz mon chou! »
Propos reuceuillis par Brigitte Lannaud Levy
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L’oiseau siffleur
7 Grande Rue?26000 Valence?
Tél. 04 75 41 57 04
www.loiseausiffleur.fr
coucou@loiseausiffleur.fr