l e b l o g i n v i t é Lucie Cauwe (blog LUcie&co) a aimé « Prenez un jeune Brésilien, un tatou, la jungle locale coupée par une rivière (le rio Juruá), un disque de Beyoncé et le livre « Histoires comme ça » de R. Kipling. Confiez ces éléments au duo bien rôdé – c’est leur septième collaboration – mais jamais en retard de nous réserver de bonnes surprises, Matthieu Sylvander pour le texte et Perceval Barrier pour les illustrations. Attendez un peu. Vous obtenez un formidable roman illustré pour bons lecteurs (à partir de 9 ans), plein de suspense, drôle et sérieux, aventureux et imaginatif, maniant le premier et le second degré avec adresse. L’histoire, complètement loufoque, est admirablement mise en scène et brillamment soutenue par de percutantes illustrations pleine page dont les légendes détaillées forment à elles seules une version parallèle du récit. En fait, Manoel, un tatou brésilien cultivé et lecteur vorace (romans, albums, prospectus, dictionnaires, notices de montage Ikea, etc.), reçoit de son ami Luizao, le narrateur, un livre, « Histoires comme ça », de R. Kipling. Avec une histoire qui le concerne, la septième, « Le commencement des tatous ». Qu’a lu là Manoel ? Le tatou est furieux de ce qui est écrit à propos de son espèce et décide d’aller « trouver ce R. Kipling » et de « lui demander les yeux dans les yeux de publier un démenti. » Et bien sûr, il décide d’embarquer Luizao, donateur du livre, dans cette aventure. Logique de tatou. Le roman va nous faire vivre les différents épisodes de cette quête d’auteur, plus invraisemblables les uns que les autres, mais logiques à leur manière et tellement réjouissants à découvrir. Qui est ce R. Kipling d’abord ? Ce gars de Manaus au pedigree long comme un bras qui traîne avec l’ex-vendeuse de fleurs Bonanza ? De fameuses aventures et de nombreuses surprises attendent Manoel et Luizao, d’autant que les piranhas du fleuve dédaignent rarement l’occasion de grignoter un bout d’humain et que rôdent Geraldo, grand chasseur de tatous, et un Indien auquel le narrateur a refilé des piles déchargées… Le suspense s’intensifie de chapitre en chapitre, chacun ayant une lettrine joliment dessinée, les caractères des personnages se précisent pour le meilleur et pour le pire. Le texte oscille constamment entre sérieux, dans les remarques du tatou par exemple, et grosses blagues chez les autres, établissant une atmosphère solidement farfelue. Mais les différents éléments rencontrés en chemin se retrouvent subtilement dans une finale bien composée. Un tapis rouge particulièrement original pour la lecture d’« Histoires comme ça ». Lucie Cauwe présente son blog LUcie&co Petite, je lisais les Martine et la Comtesse de Ségur. Plutôt, je lisais tout ce qui me tombait entre les mains. Grande, j’ai continué à lire beaucoup, de tout, découvrant lors de mes études universitaires la littérature de jeunesse. A ma grande joie, un tiers de mes trente années à la rédaction d’un quotidien bruxellois a été dédié au supplément littéraire. Créé en juillet 2011 comme fenêtre de liberté, mon blog à double focale, « jeunesse » et « vieillesse », est devenu mon nouveau support. Blogueuse de fait, je reste une journaliste littéraire. https://lu-cieandco.blogspot.fr/ |
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