Le critique invité
Michel Abescat (Télérama) a aimé
« Derrière les panneaux se cachent des hommes » de Joseph Incardona (Finitude)
« Joseph Incardona est né en 1969 d’un père sicilien et d’une mère suisse. Il est scénariste de cinéma et de BD, il a écrit des nouvelles et « Derrière les panneaux il y a des hommes » est son neuvième roman. Celui-ci prend la forme d’une tragédie classique avec l’unité de lieu (une aire d’autoroute) et de temps (un 15 août). C’est un huis-clos dans un endroit que tout le monde connaît, mais où généralement on ne fait que passer. Mais cette aire d’autoroute est aussi un monde en miniature où vivent des gens, une métaphore du monde en grand. Il y a l’homme qui s’occupe de l’entretien, Jacques, qui vit là et collectionne les objets trouvés à la manière d’un poète ; Pascal, le serveur de snack ; Julie la policière ; Lola, la prostituée travelo. Et Pierre, médecin légiste, qui attend là depuis six mois, dans sa voiture, parce que c’est ici que sa fille a disparu. Il espère que quelque chose va lui permettre de la retrouver. Et ce jour-là, le 15 août, il se produit une nouvelle disparition de petite fille. Dorénavant, on sait qu’il y a un kidnappeur et alors le livre se transforme en un véritable roman noir, entêtant, qui ravira les amateurs de polars.
C’est écrit à l’os, d’un style magnifiquement épuré, avec des phrases courtes. Tous les personnages sont en quête de sens, une quête métaphysique où la mort domine. J’ai été vraiment épaté, j’avais entendu parler de cet écrivain, mais je n’avais rien lu de lui. Je vais remédier à cela très vite ! »
Propos recueillis par Pascale Frey
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