l a c r i t i q u e i n v i t é e Oriane Jeancourt-Galignani a aimé » « Atticus Lisch, qui vient de remporter le grand prix de littérature américaine, a signé un premier roman d’une ambition folle. Il est le fils du célèbre Gordon Lisch, l’éditeur de Carver et de Don de Lillo, et je pensais donc que son livre serait quelque chose de très sophistiqué, se passant dans ce milieu intellectuel new yorkais qu’il connaît bien. Si « Parmi les loups et les bandits » se déroule effectivement à New York, c’est en revanche dans le Queens des émigrés et des sans-papiers qu’il se situe. Il raconte l’histoire d’une Chinoise, Zhou Lei, et je n’ai jamais vu un tel personnage. Elle est sans papiers, se fait « esclavagiser » chez des traiteurs chinois, et pense tout le temps à cette Chine qu’elle a dû quitter car elle est ouïgour, c’est-à-dire qu’elle appartient à une communauté musulmane très mal vue là-bas. Elle vit un quotidien fait de peur et d’épuisement, partage une chambre avec une dizaine de personnes, mais tombe amoureuse d’un vétéran américain de retour d’Irak, plus jeune qu’elle de quinze ans. Tous deux ont une passion commune : l’excercice physique et ils fréquentent beaucoup les salles de gym. C’est un roman de plus de 400 pages, dont on devine que l’issue sera tragique, car les deux personnages sont hantés par leur passé. Mais ce livre a du souffle, et ce roman social est aussi un grand roman d’amour. » Propos recueuillis par Pascale Frey |
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