Sabine Audrerie (La croix) a aimé « Ce deuxième roman de Vincent Message me semble un livre très important, à la fois pour ses qualités littéraires et pour le sujet dont il s’empare : le rapport de l’homme aux autres espèces. Il a imaginé une société fictive dans laquelle les humains ont perdu le contrôle de la planète, désormais dominée par des êtres venus d’ailleurs. Il faut bien l’avouer, ce qu’il décrit ressemble furieusement à notre monde de 2016 : pas de soucoupes volantes ni de petits hommes verts, mais les mêmes modes de vie, de pensées, les mêmes technologies, loisirs, préoccupations et découpages de la société. Cette fable philosophique est comme un miroir tendu à nos incohérences. Elle montre autrement les violences répandues par l’homme depuis des siècles (écologique, économique, politique, migratoire…), parfois discrètes mais dont l’accélération récente fait froid dans le dos quand on y regarde de près. Il y a pourtant une certaine douceur dans le récit de son personnage, Malo, dont l’histoire peut se lire comme un polar. Un homme comme les autres en apparence, quitté par sa femme et leur fils, demeuré seul avec son animal de compagnie et ses contradictions de plus en plus invivables. Vincent Message pratique ce que je pourrais appeler « une littérature de l’interpellation douce » (comme sa consoeur Olivia Rosenthal, dans un tout autre style). Sans jugement, sans acculer son lecteur, avec un vrai roman captivant pour sa seule intrigue, l’écrivain parvient à lui faire se poser des questions essentielles, parfois métaphysiques, liées à l’avenir de nos sociétés, l’invitant à regarder la nature et ses semblables autrement. Et l’invitant à choisir la société dans laquelle il souhaite voir ses propres enfants grandir. » Propos recueillis par Pascale Frey |
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